- Isabelle - 500 GPZ
- Sébastien - 500 GPZ
- Patrick et Christine - 1000 Big One
- Laurent et Audrey - ZX 6 R
- Olivier - 750 GSXR
- Fabien et Armelle - 1300 XJR
- Serge - 1100 GSXR
- Jean-Michel - 1100 GSXF
- Heidi - ER 5
- Laurence - 750 VFR
- Franck (71)
- Pascal et Béatrice - 1200 Bandit
- Laurent et Nathalie - 650 SV
- Moi - K 1100 LT
Le Vendredi soir
Tandis que déjà deux d'entre nous étaient partis en début d'après midi, un groupe de 8 personnes s'était donné rendez-vous à 20h30 pour rallier par l'autoroute les 2 chalets en bois à Saulxures sur Moselotte, au sud-est de Remiremont. Puisque nous devions venir à l'heure avec le plein du réservoir fait, nous partîmes à 21h00 d'une station service.
Durant la sortie en Mayenne, nous avions innové en roulant chacun à notre rythme pour nous arrêter dans la première station au bout de 100 km. Au vu de la distance à parcourir, nous avions porté le ravitaillement à 200 km. Mais à l'approche de la station à 196 km, j'avoue avoir eu un moment d'hésitation. Heureusement pas trop long car la prochaine était éloignée à près de 100 bornes et mon autonomie ne me l'aurait pas permis. " A 180 km/h, les réservoirs se font tout petits ". Notre périple s'est arrêté vers 1h00 et nous n'avons pas tardé à aller nous coucher, malgré le ciel étoilé propice à la vie nocturne.
Le Samedi
Si le temps avait été plus clément, nous devions jouer les singes - les 4 mains comme disait le fils des âges farouches - dans une sorte de camps avec un parcours du combattant en goguette, mais nous n'avons que visité les environs en moto.
Avant toute chose, il nous fallait faire les courses pour le pique-nique et prendre le petit-déjeuner. Ce fut donc devant un café que nous cherchions un parcours et si possible, sous le soleil. Par expérience, je sais qu'il est courant que les nuages soient arrêtés par la barrière des Vosges, le ballon d'Alsace restant ensoleillé. C'est ainsi que nous nous sommes lancé à son ascension sous une pluie fine et avons abouti au sommet dans une véritable purée de pois. Bien entendu, certains en profitèrent pour assouvir leur envie de sarcasme envers ma personne (qui peut les en blâmer) et nous sommes redescendus vers le sud-ouest sous cette même pluie fine. En désespoir de cause, nous nous sommes dirigé sur le premier village susceptible d'abriter un troquet. L'idée de Pat étant d'y demander l'hospitalité pour déjeuner, moyennant des consommations, cela va de soi. C'est ainsi que nous nous retrouvions dans une salle à part, devant une grande table gracieusement prêtée. Manifestement, les gens de l'Est ont dans leur cœur le soleil qu'ils n'ont pas au-dehors.
Durant le repas, tous s'accordèrent à vouloir visiter quelque chose... avec un toit (J'vois pas pourquoi). La gérante nous signala alors un musée retraçant la vie de nos ancêtres. Au moment du départ, un véritable déluge s'abattit en Haute-Saône. Nous avons continué donc plus au nord par une petite route forestière toute fine, toute sinueuse, injustement dépréciée par certains sous la pluie.
La visite s'effectua sans guide, en suivant le fléchage au travers de différentes pièces d'une maison de paysans. Nous vîmes ainsi pourquoi la chambre à coucher était située au-dessus de l'étable afin d'en récupérer la chaleur animale, puis nous avons découvert différentes installations susceptibles d'adoucir la rudesse de la vie quotidienne d'autrefois. Nous sommes partis ensuite à la découverte de la maison du tanneur ou de celle du bûcheron qui, pour dormir, gardait leur fourrure sur le dos durant 8 jours. La visite s'est achevée par les ateliers du menuisier, du couvreur et celui du maréchal-ferrant... pour vaches.
Sur le retour, j'avoue avoir été pressé de rentrer pour prendre une douche bouillante.
A notre arrivée vers 17h00, le groupe parti du club et ayant roulé toute la matinée sous la pluie venait de repartir se balader, l'accalmie s'étant enfin amorcée.
Le soir, nous nous sommes rejoints dans un restaurant qui nous a concocté pour l'occasion une délicieuse choucroute. J'avoue que ma première impression fut de la trouver frugale mais pourtant, je ne suis pas parvenu à en venir à bout, surtout à l'arrivée du rab.
Le Dimanche
Le temps paraissait enfin plus clément le matin. Cela dit, ce n'était pas transcendant car le ciel était resté couvert. Cependant, la piste était sèche et nos motos bouillaient d'impatience. De plus, les commissaires étaient en place et l'arbre de Noël scintillait.
Serge nous avait concoctés un superbe parcours, mais comment en aurait-il pu être autrement dans cette superbe région ? Rares sont les lignes droites et les routes sans sur-lignement vert, gage de tourisme et de virages. Comme d'autres, j'étais dans les Vosges ce week-end pour arsouiller et pourquoi pas, prendre des cours de pilotage.
Ce fut donc après une séance essence que je me postais logiquement derrière Serge qui connaissait parfaitement la boucle du matin, passant par Cornimont, Kruth et le lac du Grand Ventron, où nous retournerons pour le repas du midi. Après un arrêt pour nous regrouper et que les Alsaciens nous rejoignent, tout le monde repartit à l'ascension du Markstein. Je m'envolais à mon tour, espérant bien ne plus être rattraper tandis que je commençais à remonter tous les miens. Malheureusement, je fus bloqué derrière l'un d'eux, ne parvenant pas à le dépasser sans prendre un peu de risque. Mais Serge ne l'entendit pas de cette oreille et passa entre nous deux, en tocquant dans mon carénage. J'aurais bien voulu laver cet affront mais ma Béhème n'est pas la meilleure arme dans la montée.
La totalité des Alsaciens fut maintenant présente avec l'arrivée d'un jeune en 1000 GSXR... sur la roue avant. Nous fûmes à présent 4 à vraiment dévisser la poignée.
Comme la honte n'a jamais tué, je m'en taxais deux au freinage avant une épingle, avant de me lancer à la poursuite de Serge qui venait encore de prendre un virage d'avance. Pensant bien avoir collé un boulevard à mes poursuivants, je ne pris même plus la peine de regarder dans mon rétroviseur jusqu'au dernier virage avant la fin de la descente. C'est alors que j'entraperçu le 1000 GSXR tandis que je n'avais toujours pas rattrapé Serge. A peine avais-je commencé à me ranger, qu'un bolide noir m'enrhuma avant de disparaître dans la végétation luxuriante de la forêt vosgienne. " Mon garçon, félicitation pour ton pilotage, mais surtout ton humilité et ta patience, car nul doute que je bouchonnais. Le dépassement fut propre, sans risque et là, casque bas. "
Nous nous arrêtions un peu plus bas afin de permettre le regroupement lorsque l'un d'entre nous nous avertit d'une chute. En une fraction de seconde, nous fûmes ramenés à la réalité des risques encourus et nous rebroussions chemin. C'est un peu plus loin que nous découvrîmes le reste de la troupe, arrêté là où Isabelle venait de se sortir. Certains s'afférèrent sur les dégâts de la moto tandis que je posai un strapping sur son pouce, le reste pouvant attendre et laisser voir jusqu'à Guebwiller pour trouver un hôpital si nécessaire.
Cet événement, associé aux signes de fatigue de l'embrayage de ma béhème, m'incita fortement à rouler derrière. Après tout, j'apprécie aussi beaucoup le tourisme, surtout en bonne compagnie. C'est ainsi que je proposai à Fabien de transporter Armelle, lui permettant ainsi de s'amuser à son tour dans les virages. Passant par le Grand ballon, nous sommes repassés par le Markstein pour redescendre sur le lac de Ventron, notre point repas. L'allure de l'aller fut si peu propice à la découverte des paysages que je ne reconnu même pas les lieux.
La petite gargotte présente fut prise d'assaut par les trente motards, si bien que nous épuisions leur stock de merguez. " Mon brave monsieur, c'est que ça bouffent les Doberman ! "
Une fois restaurés, nous nous séparâmes en plusieurs groupe, le notre décidant de monter au château du Haut Koenigsbourg, à travers le col de la Schlucht, Turkeim, la route des vins et Riquewihr. Malheureusement, nous n'y arrivions que vers 19h00, donc beaucoup trop tard pour visiter sa salle d'armes, magnifique aux dires de Serge. C'est à peine si nous pouvions en faire le tour à pied, alors nous nous remettions en selle pour rentrer aux chalets, ceux-ci étant distants de presque 100 km.
Le plus court chemin pour aller d'un point A à un point B n'étant pas forcément la ligne droite, nous repassions par Colmar, Munster et le col de la Schlucht, si bien que notre arrivée tardive manqua de discrétion, l'apéro étant déjà bien entamé et le barbecue rempli de braises.
La soirée put donc débuter, malheureusement sans la compagnie des Alsaciens que je voulais remercier de leur accueil et féliciter de leur simplicité. Néanmoins, nous fîmes la connaissance d'un couple de Nancéens ayant loué le chalet voisin.
Le Lundi
L'heure du rangement et du nettoyage venait de sonner. Cependant, nous ne pouvions quitter cette magnifique région dans user une dernière fois les flancs de nos pneus dans les virages du Markstein. Aussi, nous fûmes 5 à nous aligner sur les starting-bloc, pensant bien être revenus vers 11h00 afin de prendre la direction de Paris, toutes les choses ayant en fin, les bonnes comme les mauvaises.
Dans l'ascension, nombreux furent les silex tombés durant la nuit et stationnant dans les courbes, plus pointus les uns que les autres. Je sentais néanmoins que l'allure orchestrée par Serge était un poil moindre que la veille, un poil seulement. Résultat, nous ne revenions aux chalets qu'à 11h13 et certains furent déjà partis. C'est dommage car j'avais finalement décidé de rentrer par la petite route plutôt que l'autoroute. Je le ferais tout de même en compagnie d'Isabelle, Olivier et Sébastien en passant par Plombières, Langres, Châtillon sur Seine et Sens. A noter tout de même l'énooooorme différence de crédit entre le département de la Haute Saône et celui de la Côte d'Or. A mon prochain passage dans le premier, je présenterais la facture des amortisseurs. (Gilles)