17 et 18 juillet 1993 - Week-end en Belgique
Nous nous étions donné rendez-vous à 19 H au M C. avec pour objectif de partir à 19 H 30, mais fidèle à notre réputation... (involontairement bien sur) nous avons pris la route en direction de la Belgique vers 20 H.
L'événement de ce week-end était l'arrivée de Gilles en side-car (Enfin !), un grand moment de joie pour tous. Le voyage se passa très bien, nous roulions tous à bonne allure, Jean-Michel accompagné de Florence (Gigi) en side-car, Olivier avec comme passagère Florence (la rousse), Gilles au guidon de sa machine avec son singe favori Fred, le duo habituel Frambienne/Façoise et Yves solitaire (Ben pourquoi !).
Pas d'arrêt pause-cigarettes, mais des arrêts essence et surtout un arrêt pour reprendre des forces, certains ont mangé des sandwiches et d'autres ont regardé ceux qui mangeaient les sandwiches...
A la douane, nous avons croisé un douanier, tout souriant et très admiratif devant les side-cars (toujours les side-cars jamais les solos). L'avantage des autoroutes en Belgique, c'est l'éclairage. Pour quand en France ? (par contre l'état des routes laisse à désiré, hein Jean-Mi. ? Les tranchées creusées par les camions sur l'autoroute autour de BXL ayant la fâcheuse tendance a vouloir faire changer de file à son panier)
François s'était chargé de trouver un camping et de prévenir de notre arrivée dans la nuit. Les propriétaires nous signalèrent une extinction des feux à 23h... L'heure à laquelle nous débarquâmes au camping de Beersel, dépassait largement l'horaire prévu (00h30). Les motards durent donc pousser les motos jusqu'à une place que Fred, Florence et moi avions trouvé. Nous déchargeâmes nos bagages et montèrent nos tentes en essayant d'être silencieux (difficile pour les Français d'être discret à l'étranger).
Le réveil fut tricolore grâce au chant du coq. Après un déjeuner (chasse au trésor) au camping, nous prîmes la route en direction de Waterloo, pour un cour d'Histoire:
- Quelle est la date de la Bataille de Waterloo ?
Et ce fut à partir de là qu'un problème se posa à Fred; penser en Franc Français et payer en Franc Belge ! La solution fut "Brouzouf" (terme barbare indiquant la monnaie du pays). Tout le monde adopta ce terme, pour sa simplicité.
Après avoir vécu la Bataille de Waterloo grâce à un spectacle vidéo, nous nous dirigeâmes vers Bruxelles, découvrir le monde européen en tout petit, petit (quel joie que de pouvoir regarder en face la tour Eiffel), piétiner la "Grand place" et admirer le plus célèbre pisseur du monde, "Manneken Pis".
Et nous choisissâmes un restaurant italien comme lieu de défoulement. Les "petits français" se firent remarquer et firent craquer le serveur. Tout ça parce que Florence (la rousse) ne connaissait pas les scampi. A la question de Florence (encore la rousse):"qu'est-ce un scampi ?" Le serveur répondit avec les mains:"Que! oune scampi, tou connais pas! Oune scampi! Oune scampi, c'est oune scampi!!!" Le service fut long, notre délire aussi, nous avons eu du mal à retenir Fred de lancer ses moules vides sur les passants.
Nous prîmes la route vers le camping, arrivé au campement Gilles me donna un médicament pour calmer mes maux de têtes, ce fur pire, je n'osais pas regarder le ciel, par peur de me prendre pour un oiseau.
Deuxième réveil tricolore, Jean-Michel toujours très matinal nous aida à nous lever. Après avoir déjeuné, s'être lavé et défait les tentes, nous décidâmes d'aller à Bruges en évitant l'autoroute. Erreur fatale, nous nous perdîmes plusieurs fois... Sur la route nous pouvions faire la différence de pilotage entre Fred et Gilles aux crissements des pneus du side-car. Quand à Olivier il ne s'est pas encore remis de la chance que Florence (la rousse) a eu de conduire la moto sur une suite de virages en descente (si, si malgré le plat pays).
Le paysage belge est très charmant, coloré de grandes tâches rouge pour les maisons, vert et jaune pour la campagne, tel un tableau. Ce qui a retenu l'attention de beaucoup d'entre nous et surtout Florence (la rousse) c'est la boîte à lettres. Très figuratif, telle une petite maison en haut d'un tronc ou plus sobre la boîte à lettres est un moyen de décorer sa maison de l'extérieur, une petite pointe d'originalité et sans doute un accent de richesse en complément aux faïences mises en évidence derrières les vitres.
A Bruges nous avons découvert les canaux en barque à moteur, nous nous fîmes remarquer une seconde fois grâce à Jean-Michel et Gilles qui faisaient tanguer la barque. Notre guide nous rappela :"les motards Français, je vous rappelle qu'il n'y a pas de roues sous le bateau" (sûrement pour nous indiquer que ce n'était pas la peine de se pencher dans les tournants !.
Et après avoir acheté des chocolats, c'est avec de la peine au cœur que nous prîmes la direction de la France. Olivier nous abandonna près d'Arras, solitaire il partit pour Caen.
C'est ici que j'arrête mon récit puisque je me suis assoupie dans les bras de Morphée.
Fabienne
Le rendez-vous était prévu finalement à 19h30 au MC, le temps pour moi d'aller chercher Olivier à sa base de Caen.
Ayant enfin récupéré mon side 48h plus tôt, j'y suis allé dans l'incertitude la plus totale quant à savoir si ma jambe résisterait au voyage. Le bilan fût des plus positifs. Au point même que je serai pris au radar à 132km/h au lieu de 90 sur la RN10, après avoir déposé une moto-stoppeuse prise à Lisieux. Quoique je ne devait plus avoir la forme car j'ai raté le gendarme qui s'était mis en travers de ma route, file de gauche.
Nous partons avec un retard de 40 minutes (motards oblige) en direction de Bruxelles, en passant par Senlis et continuant sur l'autoroute. Nous arrivons vers minuit et demi au camping, en évitant de réveiller tout le monde. Peine perdue, car je me fais klaxonner par un admirateur de mon side-car - Si, si ! Une fois les tentes montées, nous ne tardons pas à aller nous y coucher car la journée du lendemain est chargée.
Après un réveil matinal et le petit-déjeuner dans le réfectoire du camping, nous prenons la direction de Waterloo, par la départementale cette fois-ci. Seulement, plus de vingt feux tricolores pour moins de quinze kilomètres n'ont rien de réjouissant.
Arrivés sur le champ de bataille, trois choses sont à voir :
- un lion sur un monticule de 70m de haut,
- un panorama centré dans un grande fresque peinte tout autour de nous. Le réalisme est saisissant.
- une maquette lumineuse retraçant la bataille du 18.06.1815 avec beaucoup de détails et un film de vingt minutes, jonglant entre le passé et le présent.
Sur le parking, nos montures font office de quatrième attraction dans la ville. Quel succès auprès des Japonais. Ils n'ont sans doute jamais pût voir les motos qu'ils exportent (ils n'avaient à l'époque que des petites cylindrées à se mettre sous la dent, ou des européennes).
Ensuite, nous allons déjeuner dans un restaurant qui fait payer les verres d'eau ?!
Nous repartons après 16h pour visiter l'Atomium et la Mini-Europe en passant par l'autoroute, histoire de ne pas faire deux fois la même erreur. Là, une Porsche nous double, olivier lancé à ses trousses. Seulement, abandonnant pour non-connaissance du Road-Book, c'est moi qui prend la relève, afin de faire découvrir les joies du side-car à Flo. Une fois l'intermède fini, François se lance à ma poursuite et me rattrape 50m avant la sortie (en ayant pris plus de 180 entre les voitures pour rattraper les zozos partis comme des dingues sous le panneau sortie 1000m !).
Une fois sur place, nous avons le regret d'apprendre qu'il est trop tard pour la visite de l'Atomium. Heureusement, la Mini-Europe vaut à elle seule le détour.
Voir le Sacré-Cœur d'une vue plongeante, presque aérienne, une tour de Pise totalement en marbre pesant plus de 800 kg en atteignant... 2m de haut, des Bourses, des églises, des châteaux de toutes les nationalités européennes, ainsi qu'une fusée Ariane décollant grâce à la puissance de ses moteurs crachant une flamme de la taille de celle de mon briquet !, un Eurotunel traversé par le TGV, la chute du mur de Berlin, tout ceci, et bien d'autres monuments, est tellement captivant à regarder que nous ne reprenons les motos qu'après 19h.
Les moteurs n'auront pas le temps de chauffer car nous nous arrêtons quelques milliers de centimètres plus loin afin de visiter Bruxelles et sa Grand'Place, ainsi que sa Tour Eiffel, j'ai nommé le Manneken Pis. Décevant de voir une si grande réputation réuni dans 35cm de haut, même pas mis en valeur par un socle à la hauteur de son ambition.
Nous continuons notre visite dans le quartier où François passa ses soirées pendant un an et demi. Sur ses conseils, nous dînons dans une Pizzeria de sa connaissance, car il se fait déjà tard.
Là, la bonne humeur est à son comble. Nous manquons de peu la crise de nerfs d'un serveur, qu'ils remplaceront un peu plus tard.
A la fin du repas, nos Brouzoufs commencent à se faire rares Alors nous rentrons au camping, tard. Fabienne y connaîtra le phénomène Efferlagan/effet shootant (demander à l'intéressée...).
Le matin, le réveil se révéla encore plus dur que la veille.
Effectivement, émergeant du sommeil à 9h30 grâce à Jean-Mi berçant les tentes (!?!) nous partons vers Bruges à 11h30, pour y arriver par des nationales et des départementales "nulles à chier", aux alentours de 16h00. Et pour parfaire l'angoisse, des nids de poules et des dos d'ânes dans ce plat pays qui est le leur, les panneaux de direction se cachent dans les fourrés à notre approche.
Nous visitons la ville de Bruges par ses canaux, dans un bateau sous l'eau car il pleuvra durant toute la traversée (gag!). A noter d'ailleurs un guide de première classe, parlant Français presque mieux que nous. Là, pas de problème pour dégriser le reste des passagers. Sinon à la baille. La visite se poursuivra à pied, et certains en profiteront pour acheter du chocolat.
Il est déjà 18h, aussi il est grand temps de prendre le chemin du retour. Sur l'autoroute, la moyenne atteinte est très bonne car nous arrivons à Melun à 0h20, après avoir laissé Olivier au niveau d'Arras, rentrer seul sur Caen.
Fabienne aura l'opportunité de voyager dans mon side, mais pour y dormir. Elle ne se réveilla qu'à la sortie sur Villeneuve St Georges, quand le ZZR se mit en glisse dans le 90 à gauche. N'ayant pas mis son harnais, elle failli se retrouver sur les genoux de Fred qui partageait le panier avec elle.
Gilles
Gilles était inquiet pour sa jambe car il avait eu un grave accident avec son side deux ans avant - jambe coincée contre une voiture lors d'un excès d'optimisme sur un virage à droite, la plaie du side. Il avait même été à deux doigts de se faire amputer !
Aujourd'hui, il roule en solo, encadre les courses cyclistes et reparle de se monter un side de Rallye !!!
Le MC est retourné en Belgique le week-end du 15.08.2000... Et on a réussit à retourner à Bruges un jour plus sec le week-end du 11.11.2005...
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