Retrouvez l'actualités du MCMS après la saison 2008-2009 sur le site motardsympas.free.fr !

Archives du MCMELUN jusqu'à la saison 2010-2011 - Sports et pilotes - Dominique Fô

Drag de Dominique à MonthléryCliquez ici pour voir la photo en grand - 750x514 54964 octets

Historique

Pilote MCMS. Chpt de France. Pro-Stock :Champion 1990 à 1992
Chpt d'Europe: Vice-Champion 1993


Portrait paru dans CMCAS Media (bulletin d'information n°40 de janvier, février 1993, CE EDF)

Notre premier portrait, Dominique Fô, de la Centrale de Vaires sur Marne, démarre fort ! Coup de projecteur sur le dragster, un sport mécanique qui décoiffe ! Rencontre avec un agent EDF, triple champion de France, meilleur français en Europe...

A voir , Dominique Fô, rien ne laisse supposer que l'homme consacre tous ses loisirs à bichonner un drôle d'engin de deux roues pour le chevaucher une dizaine de fois l'an entre 200 et 300 km/h !
Célibataire, né voilà trente ans aux alentours de Melun, Dominique a le visage souriant et les cheveux bouclés que le casque n'a pas réussi à domestiquer. Du haut de ses 1m88, il croque la vie à pleine dents de champion.
De son nom peu commun, il ne peut dire "qu'il a peut-être quelques ancêtres transalpins, à moins qu'il ne soit le descendant d'illustres chinois rencontrés... Dans le dictionnaire..."
Son père, venu accompagner le fiston, ajoutera sa seule certitude : "le grand-père était pyrénéen", pour le reste, "la vie a toujours tourné autour de Vaux-le-Pénil". La complicité entre le fils et le père, conseiller, assistant et confident éclairera toute notre rencontre.

Un drôle de virus
Les études terminées, c'est en 1982 que Dominique, brevet de technicien en poche, entre à l'EDF. L'initiation professionnelle se déroule à la Centrale Thermique de Montereau pendant trois ans.
Depuis, il travaille à la Centrale de Vaires sur Marne. Technicien instrumentiste, il aime l'esprit d'équipe qui règne dans l'univers d'appareillage, d'enregistreurs, de capteurs d'une salle de commande.
A quelques mois près, sa passion pour la moto correspond à son embauche EDF.
Après avoir tâté du basket dès l'âge de sept ans sous la houlette du père, entraîneur du Club, Dominique découvre la moto en 1982.
Dans un premier temps avec sa 500 Honda, il s'agit de "moto-loisir". Mais le virus est là !

Naissance d'un champion
"C'est en faisant l'assistance technique d'un copain que j'ai découvert le drag en 1987" nous confie-t-il.
l'œil s'enflamme, l'homme est fasciné par l'ambiance de ce sport méconnu. "Il existe une véritable solidarité, la gloire et l'argent sont au second plan. Le plaisir, c'est de se retrouver le soir venu, autour d'un barbecue, de discuter de nos drôles d'engins, des courses...".
Le spectateur devient acteur; alors que les courses existent depuis 1945 aux USA, le championnat de France n'appairait qu'en 1983. Pour sa première course, Dominique s'inscrit en série avec une Suzuki 1100.
Commencent alors les années d'apprentissage au pilotage et à la mécanique, les temps s'améliorent. Le grand virage, c'est pour 1988, avec l'achat d'un Pro-Stock Suzuki anglais de 200 ch.
Il participe aux Euro-Series en 1988, et après seulement deux courses, devient recordman français, signant un 8"85 aux 400m. Une belle saison puisqu'il termine à la 4e place en Europe.

Toujours plus vite.
L'esprit de compétition est désormais là pour bousculer les records, il est aujourd'hui détenteurs des deux records de France : 5"20 aux 200m (215km/h) et 8"20 aux 400m (272km/h).
Chaque sportif a son année noire, Dominique la connaît en 1989 avec une succession de pépins mécaniques. Loin de désespérer, il travail dur et la récompense méritée arrive puisqu'il est depuis champion de France chaque année (1990-1991-1992).
Mais il veut plus.
Se confronter aux meilleurs européen suppose un engin plus performant, il le trouve en Angleterre. L'investissement est de taille (près de 200 000F) mais avec une telle machine, il gagne du temps sur le temps et figure désormais dans le domaine réservé des super champions européen (note: il finira vice-champion d'Europe en1993 !).

Que d'efforts, de débrouillardise pour en arriver là.
Ses concurrents pour le podium européen (Anglais, Hollandais et Nordiques) disposent d'écuries sponsorisées et sont de véritables professionnels. Dominique, lui, consacre tous ses loisirs, ses vacances à la mécanique et au démarchage de soutiens logistiques. "Heureusement que j'ai la possibilité d'aménager mon temps, en particulier avec EDF qui m'accorde des facilités, notamment au moment des compétitions...". Sa reconnaissance vaut également pour la compréhension de ses collègues.
Mais le handicap passe aussi par le cruel manque de pistes existant en France. Dans notre pays, les compétitions se déroulent, en effet, sur des équipements "réquisitionnés" pour l'occasion.
Dominique ne cherche pas là quelques excuses et il en faut plus pour désespérer notre champion.
Même la sévère chute dont il fût victime à l'automne dernier à Soulac et dont il est sorti avec une main cassée et une machine hors d'usage, ne l'a pas brisé ! Une semaine plus tard, sur une moto de série (note: le VFR de Lolo) et la main dans le plâtre, il glanait les quelques points nécessaires pour conserver son titre de champion de France.
Bravo au technicien-champion et rendez-vous cette année pour de nouveaux exploits dont notre journal se fera l'écho.

le Budget d'une saison
Pour Dominique Fô, une saison coûte environ 200 000F (sans trop de casse !). La moitié est couverte par les aides d'entrepreneurs et de collectivités. Une telle somme s'explique aisément lorsque l'on sait par exemple qu'un casque coûte 3 000F, une tenue de compétition 10 000F, un pneu AR 1 800F (et qu'il en faut vingt par saison !), un moteur 100 000F, une boîte de vitesse 15 000F...